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Le Lockheed Aurora
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II. Budget
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 14/05/2003
I. Origine
II. Description
II. Budget
III. Les moteurs de l'Aurora

 

Lockheed Aurora

 

Mais la réponse à la question de savoir comment le NASP arrive à Mach 2,5 / 3 vitesse à laquelle fonctionne un statoréacteur reste inconnue, même dans les termes les plus généraux. Le système de propulsion du X-30 a été défini au début des années 80, dans le cadre d'un programme appelé "Copper Canyon". Le secret qui l'entoure peut indiquer que cette technologie est également partagée par un autre programme hautement classifié.

La plupart des experts estiment que Copper Canyon et la propulsion du NASP appartiennent à un type de moteur dit à "cycle combiné à base de fusée" (rocket-based combined-cycle) ou statoréacteur à éjecteur pour les Français (voir moteur), dont le concept remonte à la fin des années 50. Ce sont des moteurs cryogéniques alimentés par du méthane liquide, qui fonctionnent comme des statoréacteurs à des vitesses hypersoniques.

Quant aux systèmes de reconnaissance d'Aurora, ils se composeraient de caméras électro-optiques et de radars à ouverture synthétique. Comme les avions volent plus près de leurs objectifs, ils peuvent obtenir avec une caméra classique, une aussi bonne résolution que les satellites dotés de télescopes ultra sophistiqués et très cher. De plus l'énergie électrique très abondante sur un avion permet d'alimenter sans problème un radar à ouverture synthétique, capable d'une résolution quasi photographique par tout temps.

Ces photos peuvent ensuite être immédiatement transmises aux USA en temps réel grâce à un réseau de satellites relais de transmission de données. Alors pourquoi l'existence de tels avions est-elle niée ? La raison principale est que reconnaître l'existence de moyen de renseignement est plutôt une exception que la règle. Par exemple les satellites de reconnaissance et de surveillance sont officiellement secrets, même s'ils sont connus et que de nombreux types ont été identifiés, comme le Keyhole ou le Lacrosse.

L'existence du SR-71 n'a été rendue publique que par accident. Quand il a été dévoilé en 1964, le SR-71 était présenté comme un avion de reconnaissance et d'attaque pour les forces stratégiques, alors que les missions d'espionnage en temps de paix étaient confiées au monoplace A-12 de la CIA. Ce n'est qu'en 1967 que le Pentagone décida par mesures d'économies, d'arrêter les A-12 et de faire effectuer leurs missions par lés SR-71.

Aurora

 

Lockheed Aurora

 

Un article du New-York Times a confirmé que, sous les administrations Reagan et Bush, on n'hésitait pas à cacher des choses au Congrès et aux Américains pour tromper les puissances étrangères. Le quotidien relate comment un essai réalisé dans le cadre de la "guerre des Etoiles" fut truqué afin de convaincre les Soviétiques que les Etats-Unis avaient développé un moyen d'intercepter leurs missiles balistiques.

Enfin il convient de remarquer qu'au cours des années 1980, le Pentagone a dépensé plus de 100 Md$ dans des armements secrets dont beaucoup n'ont pas été révélés. Des études ont démontré que 17 à 20 % des dépenses publiques de recherche développement et même d'achat de matériels sont frappés du sceau du secret. Ce qui veut dire que les Etats-Unis possèdent un budget de R&D et de production secret bien plus important que le budget militaire total de bien des nations. Il est masqué par des noms de codes, des lignes budgétaires intitulées "programme spécial".

Dans certains cas ces programmes classifiés ne figurent même pas dans les budgets dont ils dépendent. Ces programmes secrets appelés aussi "black programs" ou programmes noirs, sont essentiellement composés par des missiles, des satellites ou des capteurs. Mais il existe aussi des avions secrets. Pendant les années Reagan, le parti démocrate aujourd'hui au pouvoir, se montrait très critique vis à vis de l'expansion des "black programs". C'est pourquoi on s'attend à ce que l'administration Clinton déclassifie quelques-uns uns des projets de recherche et développement militaire entrepris sous Reagan.

Le secrétaire d'Etat à la Défense William Perry devrait jouer un rôle très important dans ce processus, il a depuis longtemps des liens avec le monde du secret. En 1964 il participa à la création de la firme ESL qui fait aujourd'hui partie du groupe TRW, société spécialisée dans les systèmes de reconnaissance électronique. Sous le président Carter, William Perry devint sous-secrétaire pour la recherche en 1977 et joua un grand rôle dans l'accélération des programmes sur la technologie furtive au point qu'il fut surnommé le "parrain de la furtivité". Il donna notamment le feu vert au démonstrateur "Hâve Blue" de Lockheed afin de mettre au point le F-117 le plus vite possible, puis prit la décision de rendre furtif le futur B-2.

Aurora

(Image : Adrian Mann site)

 

Lockheed Aurora

 

Dans le même temps il fut parti prenante dans la décision de faire tous ces travaux dans le plus grand secret, bien qu'aucun avion de combat n'ait été réalisé de cette façon, du moins en temps de paix. Une autre indication sur l'importance de William Perry est qu'il est resté le seul haut fonctionnaire démocrate au Pentagone à l'arrivée de Reagan en 1981. Il est demeuré plusieurs mois conseiller du secrétaire d'Etat à la Défense Caspar Weinberger. Selon un ancien responsable du programme B-2, "Bill Perry reste favorable aux projets secrets développés par de petites équipes". Ce responsable a également indiqué que la fin de l'empire soviétique n'a pas nécessairement mis fin aux programmes classifiés.

"Dans certains cas note-t-il, ils sont davantage cachés pour les protéger de l'establishment militaire, que des forces adverses. Quand vous possédez des solutions radicalement novatrices explique-t-il, le conservatisme et l'inertie de l'establishment sont telles qu'il dépense toute son énergie à combattre cette solution et rester en vie". C'est, par exemple, le cas pour la furtivité qui aurai avancé beaucoup moins vite si elle avait été rendue publique. Les sceptiques et les opposants auraient pris chaque revers du développement (comme l'écrasement des deux démonstrateurs Have Blue et du premier F-117 de production), comme preuve que le concept n'était pas viable.

Pour toutes ces raisons, il y de fortes chances que l'Aurora garde ses secrets pendant plusieurs années encore.

Le prix de l'aurora :

Une des preuves de l'existence d'Aurora, ou du moins de celle d'appareils secrets, vient de l'analyse très fine du budget du Pentagone. La First Boston Company a repéré un budget caché de 10 Md$ pouvant correspondre à la production d'une trentaine d'appareils

Une autre source provient des analyses financières des firmes aéronautiques. Particulièrement celles du célèbre "Skunk works" de Lockheed. Un analyste est allé jusqu'à compter les voitures sur les parkings de Barbant afin de vérifier si les déclarations de Lockheed correspondaient avec la réalité ! Trop de voitures sur certains parkings réservés pouvant signifier qu'il existe des programmes secrets ! Quatre mille employés travaillent encore au "Skunk Works" alors que les programme TR-1, F-117A et YF-22 sont terminés.

Que font-ils ? ne travaillent-ils Pas sur l'Aurora ? , Ainsi Lawrence Harris, analyste a la Kemper Security a calculé que le célèbre bureau d'études secret de Lockheed continue à dépenser annuellement de l'ordre de 1Md$, alors que tous les programmes sont officiellement arrêtés. "Lockheed travaille sur un successeur du SR-71 depuis 1987 et un premier vol a eu lieu en 1989", assure-t-il, Aurora sera opérationnel en 1995" Au total, il estime que les coûts de développement d'Aurora se situent entre 4,4 et 8 Md$ et que l'acquisition de 24 appareils reviendrait entre 10 et 24Md$. Soît un prix "fly away" compris entre 400 et 1000M$.

Autre photo de l'aurora (180 Kb !)

Sources :

Le texte de cette monographie est issus du Air & Cosmos n° 1443 du 18 Octobre 1993. Auteur : Bill Sweetman
Ressources online :
The Aurora web page
Aurora
Aurora : Top-Secret hypersonic spyplane
Aurora
AURORA / SENIOR CITIZEN

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