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Le premier avion à réaction du monde
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I. Les pionniers
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 26/01/2003
I. Les pionniers
II. Les premiers turboréacteurs Heinkel
III. Le He-178
IV. Le He-112 et le He-176

 

 

C’est à Ernst Heinkel, et à son enthousiasme, à vrai dire fondé sur les garanties financières d'une grande usine de construction d'avions, que revient le mérite d'avoir fait le premier pas qui devait conduire au Heinkel He-178 propulsé par réacteur.

Heinkel et ses ingénieurs Günter et Schwarzier, de même que le pilote d'essai Warsitz, qui connaissaient déjà les fusées avec le Heinkel He-112, n'entendaient pas manquer un terrain de développement nouveau. Le professeur Pohl, directeur de l'institut de physique de l'Université de Gottingen, avait recommandé à Heinkel son jeune assistant Hans Joachim von Ohain.

Ce chercheur de 25 ans se consacrait avec le même zèle que Wernher Von Braun à ses fusées au problème d'un turboréacteur capable de fonctionner. L'assistant de Pohl s'était déjà passionné comme étudiant pour les idées du génial physicien français Lorin, qui voulait transformer directement en énergie cinétique, sous forme de poussée, l'explosion du moteur à pistons.

Lorin cherchait à éviter la transmission compliquée de l'énergie. Le Français prophétique songeait à une utilisation directe de l'énergie, plus intensive et moins sujette à pertes de puissance, qui était la « propulsion par jet de gaz ».

Von Ohain, Heinkel et Warsitz

 

 

C'est à cela précisément que pensait Von Ohain. Il n'ignorait pas non plus qu'un compatriote de Lorin, nommé Marconnet avait obtenu en 1905 déjà un brevet pour un moteur à réaction, que Lorin lui-même avait cherché à améliorer par la suite. Un autre Français, le physicien Guillaume, avait finalement fait breveter une turbine à gaz dont le principe ne se différencie guère des turbines actuelles. Mais les ressources de l'Institut de physique de Göttingen étaient fort limitées.

Fin 1933, alors qu'Hitler vient juste d’accéder au pouvoir, Von Ohain se mit à réfléchir au moyen de compresser l’air d’admission avec l’énergie non utilisée des gaz de combustion ce qui est le principe de fonctionnement d’un turboréacteur.

Von Ohain imagine alors un moteur doté d’un compresseur centrifuge, solution la plus simple pour démarrer ses recherches mais il était déjà conscient que les compresseurs de type axial seront plus efficaces pour les futurs turboréacteurs.

En 1934, après des calculs sur les vitesses d’éjection et de poussée, il en conclut qu’un appareil équipé d’un turboréacteur pourra atteindre des vitesses de l’ordre de 800 km/h. Von Ohain fait alors breveter un turboréacteur avec soufflante, compresseur centrifuge et chambre de combustion inversée et commence à réfléchir à la construction d’un démonstrateur de son moteur. Au cours des longues discussions concernant les voitures qu’avait Von Ohain avec le chef d’atelier, Max Hahn, qui entretenait sa voiture, Von Ohain découvre que ce dernier a des connaissances étendues en mécanique générale et lui propose de construire son démonstrateur.

Le "modèle de garage" de Von Ohain

 

 

Max Hahn accepte alors de travailler avec Von Ohain sur la construction du démonstrateur et quelques mois après, la première rotation au banc du moteur connu sous le nom de «modèle de garage» a lieu, non sans problèmes. Celui-ci est composé d’un compresseur, d’une turbine et de chambres de combustion. Le compresseur a ceci de particulier qu’il est entraîné par un moteur électrique au lieu de la turbine.

Tout comme le turboréacteur de Whittle, celui de Von Ohain a des problèmes de combustion, une grande partie du carburant s’enflammant derrière la turbine et non dans les chambres de combustion. Cependant, le principal problème est désormais le manque de fonds, puisque Von Ohain n’a plus de ressources financières pour poursuivre ses recherches.

Max Hahn et le compresseur du "modèle de garage"

En 1936, Ernst Heinkel adjoignit à son usine de Rostock-Marienehe un bureau d’étude secret des propulseurs à réaction et avait rencontré un certain Von Braun. Heinkel était en effet très intéressé par la propulsion par fusée et Von Braun fut invité à tester un de ses moteur-fusées sur un prototype, le He-112.

Lors d’un essai, Le He-112 s’écrasa et le pilote d’essai s’en sortit heureusement sans une égratignure. Heinkel décida alors de continuer les recherches sur les avion-fusées avec le He-176 mais aussi de lancer des études sur les turboréacteurs. Un rendez-vous avec Von Ohain permit à Heinkel de voir fonctionner le « modèle de garage » qui fut jugé intéressant mais inapte dans l’état pour une application sur un appareil.

Sources :

Néant

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