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Le Yakovlev Yak-140
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II. Histoire-Suite-
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 08/10/2003

I. Histoire

II. Histoire-Suite-

III. Caractéristiques

 

 

 

 

 

 

 

A l'été 1953, le Conseil des ministres soviétique vota une loi de programmation d'avions supersoniques de nouvelle génération. Yakovlev et Mikoyan misaient tous deux sur le moteur AM-11 de Mikouline, alors que Sukhoï optait pour l'AL-7 de Liulka. L'AL-7 étant plus puissant et plus lourd que les autres, les futurs Su-7 et Su-9 allaient nécessairement être plus gros et plus lourds que leurs concurrents. En réalité, les constructeurs anticipaient car aucun de ces moteurs, développés en parallèle, n'était encore disponible en 1954.

Yakovlev et Mikoyan décidèrent par conséquent de construire des démonstrateurs de leur futur chasseur, avec le moteur AM-9B moins puissant et sa variante AM-9D. Entre-temps, les moteurs de la famille AM-9 dotèrent le MiG-19, premier avion supersonique soviétique. Les prototypes Yak-140 et Mikoyan E-2 et E-4 furent quant à eux, équipés respectivement de l'AM-9D et du AM-9B.Le Yak-140, ainsi motorisé, ressemblait beaucoup à l'avant projet à moteur AM-11, et ne s'en distinguait que par quelques éléments relatifs au moteur et à l'armement (deux canons NR23 de 23 mm), et par l'absence de radio télémètre.

De toute évidence, les performances revendiquées dans le mémorandum remis aux autorités en juillet 1953 ne pouvaient plus être respectées. En janvier 1955, le Yak-140 équipé de l 'AM-9D entama ses essais au sol au polygone du LII à Joukovsky près de Moscou : manoeuvres sur piste, simulations de décollage, essais de freinage, etc. Parallèlement, des essais statiques menés au TsAGI révélèrent que la voilure devait impérativement être renforcée.

En février 1955, la phase d'essais du prototype du Yak-140 fut brusquement interrompue à la veille du premier vol et ne fut jamais relancée. Aujourd'hui encore, rien ne nous permet d'expliquer officiellement une telle décision car aucun document du ministère de l'Industrie Aéronautique ne fait état du sort de cet avion. L'insuffisante robustesse de la voilure ne peut constituer en soi un argument valable, d'autant que ce problème mineur fut efficacement résolu peu de temps après.

L'auteur est malgré tout parvenu à obtenir des informations d'un ancien responsable du bureau d'études qui, des années plus tard, avait lui-même interrogé A. S. Yakovlev sur le destin tragique du Yak-140. Yakovlev lui avait répondu que P. V. Dementiev, ministre de l'Industrie Aéronautique de l'époque, lui avait confié, sans donner de détails que le développement du Yak-140 n'avait, selon lui, aucun avenir car les autorités avaient pris leur décision depuis longtemps et que leur choix s'était porté sur le MiG-21...

Ce choix était-il légitime ? Impossible de répondre à cette question puisque la campagne d'évaluation en vol des avions en compétition n'avait même pas été entamée. Cette affaire permit néanmoins à A. S. Yakovlev de prendre conscience qu'il fallait désormais obtenir obligatoirement l'appui du ministère avant d'entamer tout projet.

Ainsi, interrompit-il en février 1955, le développement du Yak-140 pour se consacrer pleinement à l'intercepteur biréacteur Yak-25 et au bombardier Yak-28, Depuis cette date, le bureau d'études Yakovlev s'est toujours refusé à travailler sur un nouveau chasseur léger.

Sources :

Fana de L'aviation n° 315 de Février 1996. Auteur : Konstantin Kosminkov

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