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Les Blackbird de Lockheed
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XIV. ANNEXE : Convair FISH & KINGFISH
Translate : in English in Spanish in German Création/Mise à jour : 10/10/2003
I. L'avion de reconnaissance A-12
II. Caractéristiques du A-12
III. Les missions du A-12
IV. Le M-21
V. Le drone D-21A
VI. Le drone D-21B Senior Bowl
VII. Les missions du D-21B
VIII. Les missions du D-21B -Suite-
IX. Les missions du D-21B -Suite 2-
X. L'intercepteur YF-12
XI. Les essais du YF-12
XII. Abandon du YF-12
XIII. ANNEXE : Chronologie
XIV. ANNEXE : Convair FISH & KINGFISH

 

YF-12

 

 

Convair proposa en 1957, un bombardier composite utilisant un B-58 B comme avion porteur et un avion parasite entièrement nouveau capable de voler à très hautes vitesses et très haute altitude. Le projet d’appareil parasite devait servir également comme appareil de reconnaissance.

Le B-58B était un projet de B58A agrandi et propulsé par quatre turboréacteurs General Electric J79-GE-9 nettement plus puissant que le J79-GE-5B du B-58. Le B-58B aurait été sensiblement plus long que le B-58, avec une section de fuselage supplémentaire. Le B-58B devait également comporter quelques améliorations aérodynamiques, avec des prolongements des bords d’attaque de l'aile delta, qui auraient amélioré la maniabilité aux angles d'attaque élevés.

La différence la plus significative entre le B-58B et le B-58 était cependant une gamme d’armement plus étendue. En particulier, le B-58B devait avoir des capacités conventionnelles alors que le B-58A était strictement un bombardier nucléaire. Ceci était rendu possible avec un nouveau pod ventral plus grand et capable d’emporter plus de carburant et d’armement. En outre, le B-58B devait emporter des missiles d’attaque sous des pylônes d’aile ou des réservoirs supplémentaires de carburant sous ces même pylônes.

Convair FISH

Le nouvel avion parasite devait être installé sous le B-58 à la place du pod emportant les armes sur le B-58 classique. Pour réaliser les deux missions prévues, l’appareil parasite était lui-même composé de deux éléments, le premier étant un appareil de reconnaissance piloté par deux membres d’équipage, l'autre une sorte de drone non-piloté avec une ogive nucléaire pour le bombardement ou du carburant supplémentaire pour la reconnaissance. Dans ce dernier cas, le drone servait plutôt de booster ou de premier étage.

Le Convair B-58 A

Les missiles du YF-12

 

La partie pilotée, situé à l’avant du composite, avait 14,23 m de long, avec une envergure de 5,7 m. La masse brute était d'environ 4563 kg. Il avait deux membres d'équipage assis côte à côte et devait être propulsé par un statoréacteur Marquardt RJ-59 offrant une poussée de 4536 kg à Mach 3 et environ 2268 kg à Mach 4. Cet appareil atterrissait de manière classique à la fin de la mission et avait un train principal à patin et un train avant classique à roue.

Il était également prévu d’équipé l’appareil d'un turboréacteur General Electric J85 pour faciliter l'atterrissage puisque les statoréacteurs ne fonctionnent pas à faible vitesse. La section avant du fuselage basculait afin de dégager le train d'atterrissage avant du B-58, et cela permettait une meilleure vision de l'équipage.

Le drone de bombardement avait 15 m de long, avec une envergure de 7,1 m, et une masse de 11477 kg. Il devait être propulsé par deux statoréacteurs RJ-59, et comme il n’était pas prévu de le récupérer, il n'avait pas de train d'atterrissage ni de turboréacteur d’appoint.

Avec une vitesse maximale de Mach 4, une structure en titane devait être utilisée pour résister à l’échauffement cinétique. Il y eut aussi quelques propositions pour utiliser des carburants spéciaux de grande énergie pour atteindre une vitesse de Mach 6.

Le rayon d’action de l’ensemble B-58 + appareil parasite était d’environ 4262 km. Après le décollage, le B-58 devait accélérer jusqu'à Mach 2, et les trois statoréacteurs du parasite pouvaient alors être mis en fonctionnement. Une fois les moteurs à pleine puissance, le parasite était largué du B-58 et il accélérait jusqu’à sa vitesse de croisière, c'est à dire Mach 4. L'altitude de croisière du parasite devait être d'environ 22860 m, mais pendant l'approche de la cible l'appareil pouvait grimper jusqu'à 27432 m. Pendant la croisière à Mach 4, des boucliers thermiques recouvraient le cockpit, et l'équipage devait utiliser des caméras vidéo pour apercevoir l'extérieur. Après la mission, l'élément non-récupérable était largué et l'autre retournait à sa base.

Le projet de bombardier parasite ne reçut pas de financement de l'Air Force, et a été rapidement abandonnée. Toutefois, le principe fut repris un peu plus tard sous le nom de projet FISH comme base pour un avion de reconnaissance destiné à la CIA en concurrence avec les appareils ARCHANGEL de Lockheed (futurs A-12).

Le véhicule FISH, un lifting body avec une faible section radar, devait voler à Mach 4,2 à 27450 mètres avec deux ramjets Marquardt et parcourir 6275 kilomètres. Une fois que le FISH ralentirait, deux turboréacteurs Pratt & Whitney JT-12 permettraient le retour à la base à vitesse subsonique. Les tuyères de sortie des ramjets et les bords d’attaque des ailes devaient être en Pyroceram, un matériel céramique qui pouvait résister aux températures élevées des hautes vitesses et absorberait l'énergie des impulsions radar.

Convair pensait que les appareils FISH pouvaient être prêts pour janvier 1961. La proposition de Convair dépendait cependant de deux facteurs assez incertains. En premier lieu, la technologie non éprouvée des ramjets. A cette époque, aucun avion ne pouvait emporter des statoréacteurs de grande taille et accélérer jusqu’à la vitesse d’ignition d’un ramjet. Les ramjets avaient été testé seulement en soufflerie et il n'y avait aucune donnée disponible pour montrer que ces moteurs fonctionneraient sur l’appareil proposé par Convair.

Convair KingFish

 

D'ailleurs, l’US Air Force était peu disposée à convertir deux exemplaires de son bombardier le plus avancé à l’époque et construit en petit nombre. Même si le programme B-58B n'avait pas été annulé, le FISH n'aurait probablement pas été réalisable. Les ingénieurs de Convair avaient calculé que le poids supplémentaire du FISH empêcherait le B-58B d’atteindre la vitesse exigée pour mettre à feu les ramjets de l'avion parasite.

Le 14 juillet 1959, l’USAF rejète les conceptions de Convair (le FISH) et Lockheed (le A-11 à ce moment là) et ordonne de continuer la compétition sur de nouvelles propositions. Convair reçoit un nouveau contrat de la CIA pour concevoir un avion bimoteur autonome et propulsé de manière classique par des turboréacteurs.

Le Locheed A-11

Lockheed et Convair incorporent alors le réacteur Pratt & Whitney J58 à leurs conceptions. Ce moteur avait été développé à l'origine pour la Navy pour propulser le Martin P6M Seamaster et était alors le turboréacteur le plus puissant disponible. En 1958, la Navy avait annulé le programme Seamaster, ce qui laissait Pratt & Whitney sans application pour ce moteur.

A la fin de l'été 1959, Convair présente son appareil désigné KINGFISH qui utilisait une grande partie de la technologie développée pour le F-102, le F-106, et le B-58, y compris le revêtement en nid d'abeilles d'acier inoxydable, l'aile delta, et le système de capsule éjectable du B-58 qui éliminait le besoin d’une combinaison pressurisée pour l’équipage. Le KINGFISH avait deux moteurs J58 côte à côte à l'intérieur du fuselage, ce qui réduisait de manière significative la signature radar. Deux caractéristiques importantes qui contribuait à la discrétion radar étaient les entrées d’air en fibre de verre et les bords d’attaque en Pyroceram.

La capsule du KingFish

Sur le papier, la proposition Convair était légèrement inférieure en performance à la conception Lockheed (le A-12). La conception de Lockheed était également préférable en termes de coût global. Dans le secteur essentiel de la vulnérabilité à la détection radar, cependant, la conception de Convair était supérieure. Après la sélection du Lockheed A-12 pour le programme OXCART, tout développement sur le KINGFISH fut abandonné. Assez ironiquement, Lockheed reprendra cependant le concept initial de Convair avec le M-21, un appareil composite utilisant un A-12 pour amener à vitesse d’allumage de statoréacteur un drone de reconnaissance stratégique D-21.

Après l’abandon du B-58B, du FISH et du KINGFISH en 1959, Convair travailla sur un autre modèle amélioré du B-58, connu sous le nom de B-J/58 par Convair et comme B-58C par l'US Air Force. Le B-58C incorporait des modifications significatives du fuselage comme un nouveau bord d’attaque pour l’aile, une dérive de plus grande surface et un allongement du fuselage de 1.5 mètres. En outre, l’appareil aurait été beaucoup plus puissant avec quatre turboréacteurs Pratt & Whitney J58 sans PC. L'avion était envisagé par Convair comme alternative à bas coût au North American B-70 Valkyrie. Cependant, l'US Air Force considérait que le B-58C n’avait pas le potentiel de croissance du B-70 et en avril 1961 tous les développements sur le B-58C furent stoppés.

Sources :

1) WARBIRD TECH Serie Vol 10. Auteur : Dennis R. JENKINS
2) DOCAVIA n°29 Les avions Lockheed. Auteur : Bernard Millot
3) Lockheed Blackworld skunk Works. Auteur : P. Crickmore
4) Lockheed SR-71 Blackbird. Auteur : P. Crickmore Ressources online :
Lockheed A-11, A-12, SR-71 and YF-12A du site UNREAL AIRCRAFT
A-12 Oxcart Par Andrew McLaughlin
Lockheed YF-12A Par J. Baugher
The U-2's Intended Successor:Project Oxcart,1956-1968 du site Lockheed Blackbird
The Oxcart Story Par Thomas P. McIninch
The D-21B and Project “Senior Bowl” Par James C. Goodall et Nora D. Goodall
Lockheed D-21 Air Launched Drone
YF-12A Interceptor
Blackbird : les crashs du site SR-71 Online
A-12 Blackbird du site SR-71 Online

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