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Le North American Navaho
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III. Le Navaho G-26
  Création/Mise à jour : 12/06/2003
I. Origine
II. Le X-10
III. Le Navaho G-26
IV. Les systèmes du G-26
V. Les essais en vol du G-26
VI. Le Navaho G-38
VII. Les missiles ailés soviétiques
VIII. Le Lavochkine La-350 Burya
IX. Les essais en vol du Burya

 

Structure du G-26

 

 

Le Navaho G-26 était une version d'essai du Navaho opérationnel, le G-38, et constituait la deuxième phase du projet WS-104A. Le rôle du G-26 était de valider le système de lancement vertical et la disposition côte à côte du booster et de l’étage de croisière. Les essais en vol devaient également fournir des données sur le vol à Mach 3+.

Le 23 décembre 1953, l’USAF inspecta et approuva la maquette d’aménagement du G-26. Dans la foulée, North American finalisa le design du missile et lança la fabrication des véhicules d’essai. Le contrat attribué à North American prévoyait la fabrication de dix étages de croisière, treize boosters et six systèmes de navigation N6. La construction du premier missile débuta peu après et à ce moment là, le premier vol était planifié pour février 1956.

L’étage de croisière G-26 était très similaire au X-10 avec la même configuration Delta/canard et des dimensions très proches. Les seules différences visibles étaient les dérives placées plus en arrière que sur le X-10 et les aérofreins placés autour des tuyères des statoréacteurs.

Le G-26

Par contre, en interne, les différences étaient beaucoup plus marquées, principalement avec la propulsion. Deux statoréacteurs Wright Aeronautical Corporation XRJ-47 remplaçaient les turboréacteurs du X-10. L’autre grande différence était l’installation d’un APU dans un carénage entre les dérives. Cet APU était nécessaire pour générer la puissance électrique qui sur le X-10 était fourni par un générateur entraîné par un turboréacteur. Comme un statoréacteur n’a pas de partie mobile il n’est pas possible de faire tourner un générateur avec ce type de moteur.

Le G-26

 

Un G-26

 

 

Les autres modifications internes étaient le déplacement de la soute à instrument/charge militaire et la simplification du système de réservoir de carburant. A cause des grandes vitesses du G-26, certaines parties des ailes et du fuselage étaient construites en titane comme pour son concurrent soviétique, le Lavotchkine La-350.

La dernière modification de structure concernait le train avant qui donnait un angle de +5 degrés au X-10 pour faciliter le décollage. Sur le G-26, qui décollait verticalement, cette caractéristique n’était pas nécessaire. Le train principal n’était pas modifié et devait permettre la récupération des G-26 bien qu’aucun de ces appareils n’ait pu tenter un atterrissage (voir essais en vol du G-26).

Le G-26

Le booster du G-26 était une grosse fusée à carburant liquide dont le rôle était d’accélérer le missile jusqu’à Mach 3 et 13000 (puis 18000) mètres d’altitude. Le réservoir de comburant, de l’oxygène liquide, était placé dans la partie avant du booster et était isolé thermiquement par un revêtement en fibre de verre en nid d’abeille. La pressurisation du réservoir était assurée par l’oxygène gazeux contenu dans le réservoir.

Le réservoir de carburant était placé juste derrière et devait contenir au début de l’éthanol. Sa pressurisation était assurée par de l’hélium contenu dans des petites bouteilles sphériques placées entre les réservoirs. North American développa des procédés nouveaux comme l’usinage chimique du revêtement ou la soudure sous gaz inerte pour le booster qui était essentiellement construit en alliage d’aluminium.

Le G-26

 

Un booster de G-26

 

 

La section propulsion se trouvait à l’arrière du booster et portait également deux petites dérives non mobiles tout comme les petites ailettes, vers le milieu du booster, qui servait à faciliter la séparation entre le booster et l’étage de croisière. Le moteur-fusée du G-26 avait deux chambres de combustion et fournissait 108 tonnes de poussée au total. Les gaz d’éjection pouvait être vectorisé avec des palettes en graphique monté sur les tuyères. Ceci permettait de diriger le missile en modifiant l’orientation des gaz éjectés par les tuyères. Sur le G-38, ce système sera remplacé par un moteur orientable avec un système de vérins.

North American avait débuté le développement de moteur-fusée avant le démarrage du programme WS-104A avec un moteur de 34 tonnes de poussée. Pour atteindre la puissance de 108 tonnes de poussée nécessaire au G-26, la firme commença par améliorer la turbopompe et en juin 1951, le moteur fournissait 44 tonnes de poussée.

Le moteur-fusée du G-26

Cependant, North American fut contraint de dessiner un nouveau moteur à partir de 1952 avec turbopompe, chambre de combustion et générateur de gaz entièrement nouveau. Le dessin de la chambre de combustion était inédit avec une structure tubulaire amenant les propergols dont l’oxygène liquide qui assurait le refroidissement.

Par rapport au système à double paroi du moteur précédent, qui dérivait du moteur du V-2, le refroidissement beaucoup plus efficace permettait une température de combustion plus élevée et donc une poussée accrue. En mai 1952, le premier essai au banc du moteur était réalisé avec succès à une puissance de 108 tonnes.

Sources :

Le Navaho :
Federation of American Scientist (FAS) : XSM-64 Navaho
Encyclopedia astronautica : navaho
USAF Museum : B-64 navaho , Northrop SM-62 Snark , North American GAM-77 Hound Dog, Convair B-65 Atlas et Douglas B-75 Thor.
The 6555th :The NAVAHO Program
Interview de Lee Atwood, ancien patron de North American : Atwood
Burya :
BURAN AND BURYA
Encyclopedia astronautica : Burya
Encyclopedia astronautica : Buran
Federation of American Scientist : Burya La-350 & Buran RSS-40
Federation of American Scientist : Soviet Intercontinental Cruise Missiles Developed in 1950s
Burya and other Inter-continental Cruise Missile (ICCM) projects.

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