Les intercepteurs à moteur-fusée
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I. Origine du Trident
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Création/Mise à jour : 13/05/2003 |
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A la fin des années quarante, les bureaux d'étude du bloc occidental étudiaient un des problèmes posée par la guerre froide : comment s'opposer aux raids massifs de bombardiers Soviétiques alors redoutés ? Ce problème avait été rencontré par les Allemands pendant la deuxième guerre mondiale et avait conduit à la réalisation du concept d'intercepteur-fusée. Il s'agissait de décoller le plus vite possible, de se diriger vers une formation de bombardiers, de tirer dans le tas avec des roquettes et/ou des canons et de revenir se poser en vol plané. Ce concept a été appliqué avec un certain succès avec le Me-163 Komet et ses dérivés puis repris et développé par les bureaux d'études occidentaux avec le Saunders-Roe SR-53, le Republic XF-91 et le SO-9050 Trident II en France. Ce dernier sera techniquement le plus réussi et l'ultime représentant d'une race condamnée par le développement des turboréacteurs : les intercepteurs à moteur-fusée ! Comme ceux des autres constructeurs, le bureau d'études de la SNCA du Sud Ouest, dirigé par Lucien Servanty étudia à partir de 1948 diverses solutions aux problèmes posés par l'interception. En définitive trois options paraissaient réalisables : le statoréacteur avec fusée d'appoint, le statoréacteur avec turboréacteur et enfin les moteurs fusées avec des turboréacteurs d'appoint. Dans ce dernier cas les turboréacteurs devraient être utilisés en combinaison avec les moteurs fusées, pour obtenir des performances élevées et seuls pour la croisière ou le retour à la base. Cette solution fut seule retenue, et ceci d'autant plus facilement que c'était celle des trois qui paraissait devoir le mieux faciliter une possible progression des essais : domaine subsonique d'abord, avec les seuls réacteurs, ensuite exploration du domaine des grandes vitesses avec une, puis toutes les fusées. L'ambition était d'emblée d'atteindre des performances supersoniques élevées. La flèche n'offrirait alors plus guère d'avantages par rapport à l'aile droite, tandis que celle ci serait très supérieure aux basses vitesses. Par-dessus le marché son efficacité aérodynamique pourrait être encore accrue par le montage marginal des fuseaux de réacteurs. En définitive, donc, on retint la formule de plusieurs moteurs fusées dans le fuselage, et de deux réacteurs de puissance moyenne placés aux extrémités d'ailes rectangulaires. Une extrême minceur paraissait devoir être permise par les techniques de collage et de sandwich métal sur métal alors en cours de développement à la SNCASO. M. Servanty, outre l'avion ainsi défini qui allait être baptisé "Trident", dessina diverses machines avec réacteur en extrémités de courtes ailes droites dont certaines à décollage vertical, il semble avoir très tôt adopté cette formule de motorisation, et s'y être tenu. Ce fut du reste sur des prototypes de sa propre conception qu'il fit effectuer les essais des moteurs nécessaires pour son futur intercepteur : le turboréacteur "Marboré" et le moteur fusée SEPR volèrent sur des "Espadon". |
Tableaux Comparatifs des Trident et des "concurrents" :
Réacteurs | Marboré
II |
MD-30
ASV |
MD-30
ASV (Viper) |
Gabizo |
Gabizo
|
Poussée (kgp) |
2 x 400 |
2
x 745 |
2 x 745 |
2
x l 100 /1 500 avec PC |
2x1100/1500 avec PC |
Moteur-fusée | SEPR
48 |
SEPR
481 |
SEPR 631 |
SEPR
632 |
SEPR 632 |
Poussée (kgp) |
3 x l 500 |
3
x 1 500 |
2 x 1500 |
2 x 1500 |
2 x l 500 |
Envergure HT (m) | 7,57
|
6,98 |
6,95 |
Environ
6.00 |
|
Longueur HT (m) | 14,37 |
12.70 |
13,26 |
Environ 14.50 |
|
Hauteur au sol (m) | 2.84 |
3,08 |
3.20 |
_ |
|
Surface alaire (m2) | 16,58 |
14,5 |
14,5 |
_ |
|
Epaisseur relat. (%) | 7
ou 6 |
6,5 |
6.43 |
4 |
|
Allongement | 2,83 |
2,6 |
2,6 |
2,1 |
|
Poids à vide (kg) | 2435 |
2528 |
2910 |
_ |
|
Poids en charge (kg) | 5055
|
5150 |
5900 |
6545 |
|
Vitesse max. (Mach) | 1,50
|
1,63
|
1,95 |
2 |
2,30 |
Plafond (m) | >
12000 |
15000 |
24000 |
>
21000 |
> 25 000 |
Réacteurs | _ |
_ |
_ |
Armstrong-Siddeley
Viper |
Gyron
Junior |
General
Electric J47-GE-3 |
Poussée (kgp) | _ |
_ |
_ |
794 |
3630 |
3038 |
Moteur-fusée |
Walter HWK 509 A1 |
Walter
HWK 109-509 C-4 |
Walter HWK 109-509 C-1 |
De
Havilland Spectre 5A |
De
Havilland Spectre 5A |
Reaction
Motors XLR-11 |
Poussée (kgp) | ~1500 |
1700 |
2000 |
3630 |
3630 |
~2900 |
Envergure HT (m) | 9,40 |
9,50 |
3.6 |
7,65 |
9,14 |
9,5 |
Longueur HT (m) | 5,85 |
7,88 |
6,02 |
13,70 |
15,24 |
13,1 |
Hauteur au sol (m) | 2,76 |
2,70 |
2,25 |
3,30 |
4,27 |
5,5 |
Surface alaire (m2) | _ |
_ |
_ |
_ |
_ |
_ |
Epaisseur relat. (%) | _ |
_ |
_ |
_ |
_ |
_ |
Allongement | _ |
_ |
_ |
_ |
_ |
_ |
Poids à vide (kg) | 1900 |
2105 |
880 |
3016 |
_ |
_ |
Poids en charge (kg) | 4310 |
5150 |
2232
|
8346 |
11 567 |
12 834 |
Vitesse max. (Mach) | 965
km/h |
~1000
km/h |
~
1000 km/h |
?
prévu pour Mach 2 |
2,35
(estimé) |
1,71 |
Plafond (m) | 12 000 |
? |
11 100 |
? |
20 400
(estimé) |
14 800 |
Sources : The Hellmuth Walter Website |
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