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Les Convair X-11, X-12 & Atlas
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VI. Les moteurs-fusée de North American
  Création/Mise à jour : 20/08/2003
I. Origine
II. Le Convair MX-774 Hiroc
III. Les essais du MX-774
IV. Le Convair MX-1593
V. Le Convair X-11
VI. Les moteurs-fusée de North American
VII. Les essais en vol de l'Atlas-A
VIII. Le SM-65B ou X-12
IX. Le Convair SM-65C Atlas-C
X. Le Convair SM-65D Atlas-D
XI. Le Convair SM-65E Atlas-E
XII. Le Convair SM-65F Atlas-F

 

Le Rocketdyne LR-89 du missile Atlas

 

 

 

 

 

 

 

 

A l’origine, le X-11 devait être propulsé par le premier gros moteur-fusée américain, le North American LR-43. L’origine des moteurs-fusée de North American remonte à 1948, époque ou un groupe de North American testait un moteur-fusée de 1400 kg de poussée destiné au missile de croisière XSSM-A-2, un ancêtre du Navaho.

En 1949, William Bollay, le directeur technique de North American Aero Physics Laboratory obtint les plans du moteur du V-2, un moteur de 25 tonnes de poussée. Les ingénieurs de North American étudièrent ces plans et construisirent trois copies qui furent testé au banc avec succès.

Les ancêtres de presque tous les moteurs de la conquète spatiale américaine : De gauche à droite : le moteur du V-2, le  XLR-43 du Redstone et le XLR-43 prévu pour le Navaho

Ces tests permirent à North American d’assimiler des technologies alors ultramodernes et de commencer le développement de leur propre moteur XLR-43 pour le programme Navaho. La première version du moteur-fusée XLR-43 fut testée à sa pleine puissance de 34 tonnes en octobre 1950. Ce moteur utilisait l’oxygène liquide (LOX) et de l’alcool éthylique.

Le moteur du Redstone Mercury, le A-7

Ce fut le premier moteur-fusée américain à dépasser la puissance du moteur du V-2 et il fut immédiatement adopté pour le programme de l’Army Hermes C, alias Redstone. Le missile Redstone utilisait une version améliorée du XLR-43 appelé A-6 puis A-7 pour la version Redstone Mercury qui lança les premières capsules habitées américaines en vol suborbital.

L'évolution des moteurs-fusée de North American (puis Rocketdyne en 1955)

 

Schéma du XLR-43

 

Cependant, ces moteurs n’étaient pas assez puissant pour le Navaho et North American fut contraint de dessiner un nouveau moteur, le XLR-71, à partir de 1952 avec turbopompe, chambre de combustion et générateur de gaz entièrement nouveau. Le dessin de la chambre de combustion était inédit avec une structure tubulaire amenant les propergols dont l’oxygène liquide qui assurait le refroidissement.

Le XLR-71

Par rapport au système à double paroi du moteur précédent, qui était inspiré du moteur du V-2, le refroidissement beaucoup plus efficace permettait une température de combustion plus élevée et donc une poussée accrue. De plus, l’alcool éthylique utilisé sur le XLR-43 avait été remplacé par le kérosène RP-1 comme combustible.

Le moteur XLR-71 (destiné au Navaho G-26) fut développé avec deux chambres de combustion. Cette version fournissait 45 tonnes de poussée en novembre 1952 puis fut amélioré progressivement pour fournir 90 tonnes en août 1953 puis finalement 108 tonnes de poussée en version améliorée XLR-83 à deux chambres.

Le XLR-43 du missile Redstone

 

Le Rocketdyne H-1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Essai au banc d'une version évoluée des moteurs de l'atlas, le Rocketdyne MA-5

 

En 1954, North American commença le développement d’un moteur-fusée de 184 tonnes de poussée pour le booster du Navaho G-38. Ce moteur-fusée était le moteur américain le plus avancé de cette époque. C’était le XLR-83 à trois chambres de combustion produisant une poussée de 184 tonnes. Il était orientable avec un système de vérins et était le premier gros moteur à utiliser ce système de poussée dirigée. Il faudra attendre le moteur Aerojet XLR-87 du missile SM-68 Titan, en 1962, pour trouver un moteur plus puissant et sophistiqué.

Le XLR-83

En 1955, North American développa un moteur dérivé du XLR-43 du Redstone mais utilisant les technologies nouvelles des XLR-71 et -83 pour le missile balistique à portée intermédiaire Jupiter. Ce moteur utilisait donc du kérosène à la place de l’alcool, une chambre de combustion orientable et un refroidissement régénératif. Cette version améliorée XLR-79, appelé S-3 puis S-3D par son constructeur produisait 68 tonnes de poussée et fut également utilisé sur le lanceur dérivé du Redstone, le Juno II.

Un moteur légèrement amélioré et de même puissance, le XLR-79-NA-9, fut dérivé du S-3D pour équiper le missile Thor. Avec deux moteurs vernier LR-101, le XLR-79 constituait un ensemble appelé MB-1 par North American (devenu Rocketdyne en 1955). Le système MB-1 fut à nouveau amélioré en 1957 sous la forme du MB-3 (avec un XLR-79-NA-11). En 1958, le moteur expérimental X-1, dérivé du XLR-79, conduira au moteur H-1 de la fusée Saturn 1.

Le missile Atlas-A fut donc finalement équipé de deux moteurs dérivés du XLR-79, le XLR-89-NA-1 de 67 tonnes de poussée (soit 134 tonnes de poussée totale au décollage) et sa dénomination fut changée en Atlas-A. A partir de ce moment, le X-11 à un seul moteur fut définitivement abandonné et aucun X-11 ne fut en fait construit.

Le XLR-79 du missile Jupiter

Sources :

Guntert's Space Page
ATLAS PROGRAM BACKGROUND Fact Sheet
Redstone and Atlas
Atlas Missile Silo
Atlas Missile
Atlas ICBM Historical Society
567th STRATEGIC MISSILE SQUADRON
Atlas (Encyclopedia astronautica)
SM-65 Atlas(Site FAS)
SM-65 Atlas(Site global Security)
Convair B-65/SM-65/CGM-16/HGM-16 Atlas(Site Directory of U.S. Military Rockets and Missiles)
The Atlas Airborne Digital Computer - 1955
The Corps Built the Launch Sites for Atlas, the United States First ICBM

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